dimanche 7 novembre 2010

POURQUOI NE PARLER QUE DE DEMAIN, ALORS QU’AUJOURD'HUI C'EST DÉJÀ POURRI ?



Il est hors de question que les travailleur-se-s rallongent leur temps de cotisation et sacrifient leur retraite à 60 ans !
Aujourd’hui si la plupart des organisations syndicales et politiques, de droite comme de gauche, s'accordent pour dire que cette réforme des retraites est nécessaire, ou du moins fondée sur un réel problème démographique, alors, on peut se demander jusqu'à quand les syndicats vont-ils faire semblant de nous soutenir ? Et quand ils vont se montrer sous leur vrai jour et nous planter un couteau dans le dos?
Nous ne partageons pas les positions syndicales qui tiennent à cantonner le mouvement à la question des retraites. Le mouvement en cours n'est il pas le moment de mettre sur la table les innombrables aspects du quotidien qui nous révoltent ?
Si autant de gens descendent dans la rue, alors qu'on sait le gouvernement sourd aux manifs-planplan, c'est aussi parce qu'on est nombreux à ressentir un ras-le-bol général des politiques que l'on subit aujourd'hui et du quotidien merdique où elles nous enferment toujours un peu plus.
Au-delà des retraites, on peut d'ors et déjà constater que nos quotidiens sont déjà sacrifiés sur l'autel de la productivité et au bénéfice des bourgeois-es. Les quelques aspects de protection sociale dont on a pu bénéficier depuis l'après-guerre, sont attaqués de toutes part. Malgré l'image qu'ont les classes moyennes du retraité vivant avec une certaine aisance, de plus en plus de retraité-e-s ont du mal à subvenir à leurs besoins. Pour palier à tous ces manques, ces personnes, ayant en leur temps cotisé leur part, sont obligées de retourner bosser ou de se satisfaire d’une misère.
Les retraité-e-s n'ont pas la partie facile, mais que dire des travailleur-se-s ? Les conditions de travail s'approchent de plus en plus de l'esclavage, la manne de chômeurs-es et sans-papiers permet aux patron-e-s de maintenir une pression constante sur les salarié-e-s, dégradant jour après jour nos conditions de travail et son contenu, nous forçant jour après jour à accepter des compromis, tout chanceux que nous sommes d'avoir un labeur. Les périodes de stage pré-embauche se multiplient (sans salaire), les emplois merdiques genre aide à la personne en CDI de 1 h/semaine sont monnaie-courante( justifiés par le RSA), les ambiances de travail se dégradent.
De plus en plus de jeunes se retrouvent sans ressource pour subvenir à leurs besoins. Eux n'ont même pas droit au minimum, l'état jugeant que c'est à la cellule familiale de subvenir à leurs besoins jusqu'à 25 ans. Et si l'entente ou l'aisance familiale n'est pas au rendez-vous, ces jeunes se retrouvent bien souvent à la rue, dépourvus de garants et de fonds suffisants pour espérer pouvoir habiter quelque part.
Le RSA (Reste Sans Argent) et le chômage maintiennent les non-travailleur-se-s dans la misère et le contrôle, donnant le minimum vital pour nous maintenir tous dans la servitude.
La période où l'on ne pensait qu'à l'amélioration de nos avantages sociaux est révolue. Aujourd'hui on se bat pour conserver notre droit à être exploité-e-s. A quand la fin de l'époque des « mort-e-s de froid », à quand la fin de l'époque des « ventres vides », dans cette société qui crée l'abondance au bénéfice d'une petite caste de privilégié-e-s. A quand la fin de ce train-train quotidien qui annihile nos (en)vies, où chaque jour la vie est un éternel recommencement de l'ennui et de la servitude.
D'un côté l'état se désengage de plus en plus, individualisant toujours un peu plus les problématiques « si tu galères c'est de ta faute, t'as pas assez travaillé, t'as pas su élever tes enfants convenablement » ; alors on accepte les stratégies individuelles, on fait ce qu'on attend de nous, on baisse la tête avec toujours de vraies bonnes raisons, en se disant toujours que ça pourrait être pire, qu’à côté c'est pire ! Essayant chaque jour de conserver nos ridicules avantages.
De l'autre l'état et les lobbies capitalistes sont toujours plus présent dans nos vies nous dictant comment se soigner, comment manger, comment marcher dans la rue, comment élever ses enfants, comment se conformer aux règles et aux normes du système. Ceux/Celles qui cherchent à échapper par tous les moyens à cette emprise, ceux/celles qui s'organisent entre eux/elles, ceux/celles qui préfèrent leurs valeurs à celles, uniformisés et aseptisés du capital. Bref, tous ceux/celles qui entendent bien ne pas se laisser dicter leur vie par les intérêts des bourgeois-es, sont criminalisé-e-s, traqué-e-s, enfermé-e-s, jugé-e-s, abattu-e-s par les flics, expulsé-e-s dans le silence du bruit permanent du flot médiatique .
Mais qu'en est-il de nos envies, de nos espoirs quand allons-nous de nouveau oser « faire un pas de coté » pour oser enfin vivre autrement ?
Les retraites sont une lutte, à 60 ans après une vie de travail (déjà trop longue) et de dénis, une oasis de temps pour soi, de temps pour vivre.
Aujourd'hui c'est pourri… mais demain… Est-ce là notre seul espoir ?
Et si on rendait dès aujourd'hui la vie plus vivable ? Si on travaillait dès aujourd'hui moins pour gagner plus en répartissant richesses et travail ? Si on travaillait dès aujourd'hui pour nous-même, et non pour engraisser une infime frange de la population qui ne manquent de rien ? Si dès aujourd'hui nous choisissions par nous-même ce qui est bon pour nous ?
Un autre présent est possible.... encore faut-il oser !
Organisons-nous différemment, reprenons aujourd'hui les choses en main car quand le mouvement des retraites sera fini (gagné ou pas), les liens et les réflexions que nous aurons tissés pendant ce mouvement eux, ne disparaitrons pas. Il ne tient qu'à nous de les faire fructifier, de nous retrouver, de nous organiser, pour rendre des aujourd'hui la vie différente et construire demain. La révolution se mène aussi au quotidien et d'abord dans nos vies, c'est à chacun-e, tout-e seul-e ou collectivement de remettre son mode de vie et ce qu’il implique en question, pour rendre des aujourd’hui nos vies plus riches d’échanges, d’expériences et de choix
Si c'est nous qui subissons les choix politiques, alors à nous de faire nos choix !

Anarchie le mot fait peur mais ce n'est rien d'autre qu'une philosophie politique qui nous rend maîtres de nos vies.
Pour ne plus perdre nos vies à les gagner
Contre les inégalités sociales
Contre le capitalisme et la dictature étatique
Organisons nous !
Pour une vie passionnante et passionnée