mardi 3 novembre 2009

Organisons-nous !

Difficile de savoir quand et où a débuté ce que l’on nome la crise, sans vraiment savoir ce qu’elle recouvre. Ce que nous savons par contre, c’est que les dégraissages se multiplient dans les usines, les contre-réformes (éducation, recherche, université, santé, social, culture,...) ne se comptent même plus.

Nous savons aussi que nous nous écrasons dans des boulots dans lesquels nous ne trouvons plus d’intérêt, que la marchandise nous a envahit et que sans le sou, même se divertir devient une lutte : samedi 7 mars, dans les rues de Tours, les flics ont préféré gazer à tout va que de laisser quelques fêtards faire la bringue.

Nous savons aussi que la répression contre les sans-papiers et leurs soutiens ne se cache plus (arrestations de travailleurs sociaux et associatifs pour délit de solidarité) et que l’anti-terrorisme justifie plus de gueules amochés, de peines de prisons, de destruction de squat et de solidarité,... Julien Coupat est toujours en prison, sur des preuves inexistantes. Face à une possible ré-incarcération suite à ses propos (refus de collaborer avec la justice de classe), Ivan a pris le maquis, la clandestinité, après avoir été en prison comme Julien.

Nous savons que les dernières manifestations (dont celles des 29 janvier et 19 mars) ont été l’occasion aux agents répressifs de l’état (les flics) de montrer ce qu’ils nous proposait pour la suite : manif du 19 mars, à Lyon 3 arrestations, à Paris 300 arrestations et 49 garde-à-vue, à Nantes 2 arrestations, à Clermont-ferrand 1 arrestation - Samedi 15 mars, contre-manifestation face à SOS tout petit (militants anti-IVG), Nantes, 6 arrestations - 17 mars, manif étudiante à Pau, 3 arrestations - Etc. Nous pourrions continuer ainsi longtemps pour énumérer toutes les répressions, les tabassages, les cassages de gueules qui ont eu lieu depuis quelques mois en métropole et ailleurs (Guadeloupe, Réunion, Barcelone, Grèce, Strasbourg,...). A Tours, le mardi 31 mars, ce sont les enseignants-chercheurs qui tâtent du tonfa et de la lacrymo. Une personne est encore en rétention, un prof est poursuivi pour des faits qu’il n’a pas commis et une femme s’est retrouvé à l’hosto à cause de la lacrymo.

Nous savons aussi que ce n’est pas cela qui va arrêter la gronde populaire. Caterpillar et Continental ne sont que les prémisses de ce qui nous attend d’ici quelques mois partout à travers la France. Clair que dans ce climat, les organisations syndicales réformistes vont choisir la sécurité, pour leur image et surtout pour leurs postes. A Caterpillar, des élus syndicaux ont accompagné la police pour sortir quelques militants non-salariés de l’assemblée générale (vive l’ouverture !). Et leur prochaine « journée d’action » sera sûrement le 1er mai, alors que les salariés en ont marre de perdre des journées de salaire pour rien, pour suivre des marches silencieuses qui ne freinent pas le retour en arrière auquel nous assistons.



Nous savons aussi qu’il faut réinventer nos modes d’actions, d’organisations. Le monde a changé et l’anti-capitalisme anti-autoritaire a besoin de s’affronter à la réalité. Les heurts violents au sommet de l’Otan n’étonnent personne. Face au déploiement répressif, la non-violence à ces limites, la barricade n’a pas été inventée pour le folklore, et qu’est-ce que quelques bâtiments en fumés contre la réalité de nos vies ? Nos pratiques sont aussi questionnées, face à la bureaucratie syndicale et politicienne, qui noyautent les luttes sociales. Les AG peuvent être inorganisées (par « volonté » de ne pas ressembler aux syndicats incapables), ou creuses des débats nécessaires aux luttes, ou bien encore vides des richesses des individualités qui les composes (la parole ne se distribue pas encore de manière égalitaire).

Pourtant, il nous appartient de faire que les journées sans lendemains ne le soient plus, que la révolte sorte du rang, que le feu se rallume dans les yeux, dans les coeurs, et dans les faits. Car si aujourd’hui nous rêvons de l’extension des luttes, de barricades qui se lèvent, faisont en sortent que ce soit pour défendre un autre futur, une autre société, d’autres rapports, bref, que nous ne restions pas à réclamer une plus juste répartition sociale, mais bien la gestion par nous-même de cette répartition sociale. Des magasins aux ateliers, des écoles aux théâtres, de la santé aux transports, nous n’avons pas besoin de patrons, d’autoritarisme et de hiérarchie.

Des barricades aux usines, révoltons-nous, organisons-nous

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