mercredi 6 janvier 2010

Une retraite égale pour tous !

Au sommet de Barcelone, en mars 2002, les responsables politiques des différents pays composant la Communauté Européenne (CE), ont pris l’engagement de reculer l’âge de la retraite de 5 ans d’ici 2010. Jospin et Chirac ont signé ensemble ce texte, alors que ces tristes sires, pendant la campagne des présidentielles de 2002, clamaient haut et fort qu’ils feraient tout pour préserver le régime des retraites (no comment !).

En 2003 et malgré un grand mouvement social, Fillon, alors ministre du gouvernement Villepin, a réussi, sous couvert d’égalité (mais toujours une égalité vers le bas ! L’égalité est invoquée lorsqu’elle sert les intérêts des capitalistes), à aligner les retraites de la fonction publique sur celles du privé. Les salariés de ce secteur, avaient déjà vu l’augmentation du nombre d’annuités. Ensuite ce fût la remise en cause des régimes spéciaux de retraites (pour les cheminots...). Ces régime furent créés après la Seconde guerre mondiale sur les recommandations du Conseil national de la Résistance. Leur spécificité ne devait durer que quelque temps ; l’ensemble des régimes de retraites devaient s’aligner sur eux ! En 50 ans, c’est un véritable tour de passe passe qu’on effectué les gouvernants de droite comme de gôche !

En 2010 est prévue une nouvelle table ronde autour des retraites. Il y a lieu de craindre qu’elle se terminera par une augmentation de la durée de travail. L’hypothèse qu’on pourra bénéficier de sa retraite à partir de 70 ans n’est plus une absurdité. En effet, le gouvernement actuel a légalisé le départ volontaire en retraite à... 70 ans. On peut raisonnablement penser que des salariés seront volontaires. Il sera alors facile d’argumenter la généralisation de cette mesure (sans doute sous couvert, encore une fois, d’égalité !) et donc de l’imposer à tout le monde. Même si ce n’est pas pour ce coup ci, le MEDEF fera pression pour que cette mesure soit votée par le parlement dans les années à venir.

Pourquoi devrait-on renoncer à nos retraites pour leurs profits ? Pourquoi eux ne renonceraient-ils pas à leurs profits pour nos retraites ?

Nous devons être une force propositionnelle, en revendiquant, dans l’immédiat, une retraite égale pour tous. Comment justifier qu’un retraité perçoive une allocation plus importante qu’un autre ? L’écart des revenus entre les retraités est justifié par le montant de leurs cotisations ; autrement dit, plus le salaire d’une personne est important, plus sa retraite l’est : plus on a d’argent, plus on en a ! Revendiquer l’égalité des allocations des retraites peut permettre d’introduire le débat sur l’égalité des salaires et remettre ainsi en cause la hiérarchie salariale que l’on connaît dans les corridors de l’exploitation capitaliste. Pour en finir avec celle-ci il faut, entre autres, que nos conditions de vie ne soient plus déterminées par le montant de nos revenus que sont les salaires et toutes les formes d’allocations liées au chômage, au RSA, à l’invalidité, aux retraites, etc. Nous ne supportons plus que tout ce qu’ils touchent se transforme en marchandise, que ce soient nos vies, nos activités, la nature, etc. ! Nous ne sommes pas des unités source de plus value, nous sommes des êtres humains !

Il faut en finir avec le calcul des retraites en fonction du nombre d’actifs. Si retraite il doit y avoir, elle doit se fonder sur le partage des richesses et devenir un revenu garanti. Ainsi on en termine avec le débat sur le supposé manque d’actifs dans les années futures ; mieux, on place les retraites au même niveau que la revendication d’un revenu garanti pour tous, revendication portée par le mouvement des chômeurs des années 90. Plus fondamentalement, revendiquer l’augmentation des revenus pour tous les exploités et opprimés, quelles que soient leurs natures (salaires, allocations...) permettrait de construire des alliances de classe en favorisant la convergence d’intérêts de différentes couches de la population que la propagande du pouvoir tend à vouloir opposer.

Plus fondamentalement, ce débat doit s’inscrire dans celui portant sur la crise de la valeur travail. En fin de compte, cette lutte sur les retraites ne doit pas nous faire oublier que nous ne concevons pas notre vie saucissonnée en fonction de notre âge (d’élève/étudiant on devient travailleur pour terminer, dans le meilleur des cas, retraité), laissant aux seuls décideurs le soin d’organiser nos vies en fonction de leurs intérêts. Notre but est encore et toujours de prendre nos affaires en mains et ce n’est pas en passant 35 h par semaine à s’user pour le profit de quelques uns qu’on pourra le faire, ou à s’échiner entre les services sociaux que sont le Pôle emploi, la CAF... pour obtenir des bouts de misère afin de nous rendre corvéables à merci !

Collectif Unité à la base

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